Article – Les amies et amis de la Commune de Paris 1871
Depuis l’automne 1870, l’est algérien est agité de mouvements divers mais l’éclatement de la dissidence du bachagha Mokrani, la prise le 16 mars de la ville de Bordj Bou Arrédji et l’appel à la dissidence le même jour de la confrérie Rahmaniyya une puissante association religieuse dont les adeptes sont appelés khouān d’où le nom parfois donné aussi à la révolte, lui donne un caractère de vaste insurrection.
La coïncidence des dates avec celles de la Commune de Paris a souvent frappé, quelques journalistes ont même été jusqu’à qualifier Mokrani « de communard Kabyle ». Au risque de décevoir les rêveurs nous dirons avec Benjamin Stora « il n’y a pas eu correspondance, c’est parce qu’il y avait deux histoires différentes, une histoire française et une histoire algérienne ».
L’agitation et la révolte précèdent le 16 mars, nous en trouvons trace par exemple dans la presse en France sous forme d’entrefilets. Les allusions sont rares dans les premiers jours qui suivent le 16 mars début de la généralisation de l’insurrection dans l’est algérien, pour des raisons de délai de transmission et, surtout, la situation à Paris accapare l’attention.
Si les formes, le substrat social et politique sont différents, il y a certes la concordance des temps et des facteurs communs : la déroute de l’empire et de ses militaires, la république bourgeoise dans ses méthodes et son organisation.