Revue L’Autre par Daniel Derivois
Certains mouvements féministes, antiracistes ainsi que les discours xénophobes anti-migrants actuels semblent hantés, pour des raisons différentes, par un fantôme commun : l’homme blanc occidental, hétérosexuel érigé en modèle à combattre ou à défendre, sans nuance. Or, de même que les étiquettes noir, femme ou migrant évoluent et varient selon les régions du monde (Maalouf, 2001) et les époques, il est absurde de mettre, par effet de miroir, tous les hommes blancs occidentaux hétérosexuels dans le même panier des essentialismes mortifères.
Ce fantôme est issu du mythe aryen scientifiquement démenti (Firmin, 1889). Ceux et celles qui s’y enferment encore semblent projeter sur la femme, le noir et le migrant non seulement des bouts méconnus d’eux-mêmes mais surtout la matrice même de nos origines humaines communes.