Documentaire de Stanley Nelson diffusé sur Arte en deux volets
L’histoire captivante de l’une des organisations les plus subversives et controversées du XXe siècle. D’inspiration marxiste-léniniste, les Black Panthers s’imposèrent comme une alternative radicale au mouvement des droits civiques porté par Martin Luther King. Mêlant archives rares et nombreux témoignages, une plongée coup de poing au cœur du « Black Power ».
Oakland, Californie, 1966. Un an après les émeutes de Watts, à Los Angeles, deux étudiants, Huey P. Newton et Bobby Seale, fondent un collectif d’autodéfense pour surveiller les actions de la police dans le ghetto noir. En devenant, la même année, un mouvement politique de libération afro-américaine, le Black Panther Party (BPP) se fait le porte-voix d’une communauté brutalisée dans une Amérique dominée par les Blancs. D’inspiration marxiste-léniniste, l’organisation s’impose comme une alternative radicale au mouvement des droits civiques porté par Martin Luther King. En parallèle à ses « programmes de survie » (petits déjeuners gratuits pour les enfants, dispensaires…), elle revendique un penchant pour l’insurrection. Slogans, coupe afro, poing levé : les Black Panthers ouvrent un nouvel imaginaire de lutte pour la communauté noire. Le FBI, effrayé par l’aura du mouvement, y compris auprès de la jeunesse blanche, intensifie le contre-espionnage. L’arrestation de Huey P. Newton, mis en cause dans l’assassinat d’un policier, déstabilise l’organisation. En 1968, en réaction au meurtre de Martin Luther King, son porte-parole Eldridge Cleaver refuse de se rendre après un duel avec la police. Il s’exile à Alger et y crée la section internationale du parti.
https://www.arte.tv/fr/videos/098427-001-A/black-panthers-1-2/
Second volet de cette histoire captivante de l’organisation afro-américaine de lutte contre la suprématie blanche et le capitalisme. En 1969, l’élection de Richard Nixon à la tête des États-Unis permet au chef du FBI, J. Edgar Hoover, de poursuivre sa répression du mouvement… Mêlant archives rares et nombreux témoignages, une plongée coup de poing au cœur du Black Power.
En 1969, l’élection de Richard Nixon à la tête des États-Unis permet au chef du FBI, J. Edgar Hoover, de poursuivre sa répression du mouvement, à ses yeux la « plus grande menace interne pour la nation« . À New York, 21 Black Panthers sont inculpés d’activités terroristes. Face à la multiplication des procès, l’organisation tente de réunir des fonds avec le soutien de personnalités comme Angela Davis ou Jane Fonda. Mais les différentes procédures ternissent l’image du parti, réputé désormais pour être infiltré de toutes parts. Après sa sortie de prison le 5 août 1970, Huey P. Newton souhaite poursuivre les programmes sociaux quand Eldridge Cleaver prône la révolution et l’affrontement avec le gouvernement américain. Les luttes intestines profitent au FBI et ont peu à peu raison de l’organisation. En 1973, l’échec de Bobby Seale à la candidature de la mairie d’Oakland douche tout espoir de normalisation du parti.
https://www.arte.tv/fr/videos/098427-002-A/black-panthers-2-2/
« Give More Power to the People »
De son avènement au cœur des sixties à sa chute impitoyable, le réalisateur Stanley Nelson retrace l’histoire captivante et méconnue des Black Panthers. Luttant contre la suprématie blanche et le capitalisme, ses membres ont marqué l’imaginaire collectif par la radicalité de leur militantisme, leur rhétorique à la fois agressive et fédératrice mais aussi leurs codes vestimentaires et leur manière révolutionnaire d’occuper l’espace public. Au son seventies et groovy du titre « Give More Power to the People » des Chi-Lites, ce documentaire restitue la beauté rageuse du mouvement sans occulter ses tourments et parts d’ombre – violence et bataille d’ego – au moyen d’archives colossales et d’interviews fouillées de militants, d’agents du FBI ou d’historiens. Il rappelle aussi que son point de départ – la violence policière – est toujours d’actualité.