De Muriel Modr – la courte échelle – éditions Transit
Comme des marque-pages glissés dans nos mémoires, réalisé par Muriel Modr à partir des dessins d’enfants et des photographies issues des ateliers auxquels elle avait participé en mai 2003 et février 2005 dans les camps de réfugiés de la Bande de Gaza, est disponible. Il a pour objectif de faire connaître ces dessins d’enfants et le travail de toutes les associations éducatives, culturelles et artistiques qui encore aujourd’hui ont permis à la société palestinienne de se maintenir malgré le génocide.
En mai 2003 et février 2005, l’Institut Tamer de Gaza et le Centre palestinien pour les droits humains (PCHR) ont permis à Muriel Modr, artiste plasticienne, de rencontrer des animatrices et animateurs et de se joindre à leurs activités dans différents centres et jardins d’enfant des Camps de réfugiés de Jabaliya, Nouseirat, Boureij, Khan Yunis et Rafah. Les colonies israéliennes de Gaza n’avaient pas été encore évacuées et les incursions de l’armée israélienne, les destructions et les exactions des colons faisaient partie du quotidien des enfants et de leur famille. Des photographies, des dessins originaux confiés ont été montrés dans plusieurs expositions mais n’ont jamais été édités. Nous avons décidé, sur proposition de Muriel Modr, de rassembler dans un livre une sélection de dessins et photographies..
Au moment où nous terminons la fabrication de ce livre, une trêve précaire a été proclamée à Gaza mais les bombardements se sont étendus à Jenine en Cisjordanie occupée. Malgré la destruction de tous les hôpitaux, de toutes les écoles et universités, de tous les lieux sociaux et culturels, et plus de 47 000 morts selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), la société palestinienne ne s’est pas effondrée. Si elle ne s’est pas effondrée c’est, en grande partie, grâce à ce foisonnement d’initiatives associatives dans le domaine de l’éducation, de la culture, de l’art, de la santé, aux associations féminines. C’est ce réseau d’organisations non gouvernementales que nous avions découvert lors de nos séjours à Gaza en 2001 dans le cadre des missions civiles de protection du peuple palestinien. puis en 2003 et 2005 dans le but de prolonger nos échanges avec les associations rencontrées en 2001. Les animatrices et animateurs de ces associations, quand ils l’ont pu, ont poursuivi leur travail sous les tentes de déplacés ; des artistes ont transformé leur propre tente en atelier ouvert aux enfants ; malgré les assassinats ciblés de plus de 200 d’entre eux, les journalistes ont continué à témoigner et informer le monde, le personnel de l’UNRWA à maintenir son assistance aux réfugiés, au prix de plus de 300 victimes.
Pour chaque livre vendu 7€ reviendront à des projets éducatifs, culturels et artistiques dans la Bande de Gaza.