De Heiny Srour – Co-édition : Éditions Motifs (Alger), Archives Bouanani (Maroc) et Talitha (Rennes)

1976. Un texte féministe de libération.

De son parcours de militante et son vécu de cinéaste, Heiny Srour révèle les maux, les combats et les doutes qui l’assaillent lors de la réalisation de son premier long métrage sur l’engagement révolutionnaire des femmes, L’heure de la libération a sonné.
Avec humour, révolte et puissance, elle met au jour la violence des réactions provoquées par le film. Ses camarades militants lui reprochent de laisser trop de place au féminisme et pas assez aux luttes. Les féministes françaises lui reprochent d’avoir un regard « trop masculin » car son film montrerait trop d’armes. Et quand un cinéaste latino-américain salue son travail… c’est en lui disant qu’elle a « des couilles ».
En déployant une réflexion accessible et essentielle sur les systèmes de domination que constituent le patriarcat et le colonialisme, la cinéaste libanaise Heiny Srour affirme la nécessité d’articuler les combats.
Ce texte-manifeste bouscule et participe à outiller nos mouvements militants contemporains.

À propos du livre

« Y a-t-il un cinéaste arabe qui ait provoqué une explosion de colère méprisante pour avoir affirmé devant des militants marxistes – ne riez pas – son désir d’être cinéaste un jour ? Y  a-t-il un cinéaste arabe qui ait été obligé de cacher à sa famille qu’il voulait réaliser des films ?Y a-t-il un cinéaste arabe qui se soit vu traiter de fou par X nombre de producteurs pour avoir osé proposer d’aller filmer une guérilla ? »

La force du texte tient au fait que l’autrice arrive à restituer les effets que les attaques répétées ont sur elle. En faisant surgir ce « je », elle ose aller complètement à contre-courant des grands discours de libération de l’époque où triomphent avant tout le « nous ». Évoquant son expérience personnelle, son vécu résonne avec de nombreux destins de femmes empêchées dans leur expression artistique.

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