De Mathieu Rigouste, aux éditions La fabrique

Des premières doctrines contre-insurrectionnelles à la «guerre contre le terrorisme», via d’incessants allers-retours entre champs de bataille coloniaux et métropolitains, les méthodes militaires ont été généralisées pour gouverner et dominer les peuples.

Ce livre retrace l’histoire des machines de guerres et de contrôle qui voient le jour dans le sillage du capitalisme conquérant et se perfectionnent à l’ère des empires pour mater les révoltes. Après 1945, la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis, bientôt rejoints par Israël, forment le noyau dur d’une « internationale antisubversive » dont les théoriciens, qui s’inspirent de la «bataille d’Alger» et des opérations secrètes de la CIA, prônent la guerre «dans la population civile». Les dictatures en Amérique du Sud, la Palestine, l’Irlande du Nord et les quartiers populaires des grandes villes occidentales deviennent ses terrains d’expérimentation privilégiés. Le retour des soulèvements au XXIe siècle, au premier rang des nouvelles «menaces» contre l’ordre mondial, justifie aujourd’hui le recours «préventif» à la guerre contre les peuples qui accélère la néofascisation sécuritaire tout autour du globe.
Au terme de deux décennies d’enquête, Mathieu Rigouste propose une indispensable cartographie de la contre-révolution contemporaine et documente son rôle dans la formation des prisons, des polices et des complexes militaro-industriels. Il en dévoile aussi les failles, quand ses fantasmes de toute-puissance se heurtent au réel des luttes qui lui résistent.