Jeudi 08 mai 2025 – 14H30 – Porte d’Aix Marseille
Alors que la foudre coloniale frappait en Algérie, nous ne pouvons considérer le 8 mai 1945 et les jours suivants comme l’incarnation de la libération.
Le 8 mai 1945, le jour même de la capitulation de l’Allemagne nazie, marque à Sétif et sa région le début d’une sanglante répression perpétrée en réponse aux manifestations de nombreux jeunes Algériens qui rejoignent les rangs des mouvements nationalistes pour revendiquer leur libération et indépendance. Kateb Yacine, alors lycéen, précise que : « c’est en 1945 que mon humanitarisme fut confronté pour la première fois au plus atroce des spectacles. J’avais vingt ans. Le choc que je ressentis devant l’impitoyable boucherie qui provoqua la mort de plusieurs milliers de musulmans, je ne l’ai jamais oublié. Là se cimente mon nationalisme ».
Ce qui se passait à Sétif et dans la région Nord-Est de l’Algérie fait écho à d’autres événements contemporains, le massacre du camp de Thiaroye au Sénégal en 1944 et les répressions de Madagascar en 1947 qui constituent, avec Sétif, un tournant majeur des luttes de libération coloniales.
A Marseille, à travers ce rassemblement, nous exigeons
- Que ce crime de 1945 en Algérie (Sétif, Guelma, Kherrata) soit reconnu comme crime contre l’humanité
- Que la ville de Marseille impulse une politique décoloniale à la hauteur des enjeux que sa position géographique, sociale et historique lui confère en inscrivant ce massacre dans l’espace public comme d’autres villes
- la création de lieux de mémoires consacrés aux crimes coloniaux et aux luttes de libération
- l’ouverture de toutes les archives
- Que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre international et indépendant
Contact : Collectif Mémoires en marche memmarseille1983@gmail.com