Lundi 19 février – 12h30 – Marseille – La Ruche, 28 bd National, 13001
« […] les prisons ressemblent aux usines, aux écoles et aux casernes, aux hôpitaux, qui ressemblent tous à la prison. » Dans son ouvrage majeur publié en 1975, alors que la question pénitentiaire est présente dans le débat avec des mutineries importantes dans les prisons françaises entre 1971 et 1974, le philosophe Michel Foucault questionne l’omniprésence de la prison dans le code pénal depuis le début 19ème sous une forme ayant peu évolué. Il en effectue pour cela la généalogie, en interrogeant les conditions de son émergence historique puis de l’importance qu’elle a prise au sein des pratiques de punition. Il inscrit celle-ci dans une analyse du développement des 17ème jusqu’au 19ème siècle d’une société disciplinaire, dressant les corps et les comportements tout en construisant un savoir et une classification nouvelle des individus constitutifs du corps social. Si la prison s’est imposée, c’est d’une part par sa continuité avec l’ensemble des dispositifs disciplinaires qu’il décrit (écoles, hôpitaux, asiles, casernes, usines) et d’autre part par son rôle clé dans la fabrication d’une « délinquance » paradoxalement utile à l’ordre et au pouvoir de la classe politique bourgeoise.
Antoine Gonthier, lecteur passionné de Michel Foucault, nous présentera une synthèse de cet ouvrage suivi d’une discussion.