Rencontre internationale intermédiaire du RIED 20 mai – Inspé Aix-Marseille
La multiplicité des facettes de la vie scolaire au défi de la pluralité ethno-religieuse s’est dernièrement trouvée projetée en pleine lumière, en France, par le meurtre d’un professeur, ainsi que par les réponses institutionnelles qui lui ont été données. Cette actualité constituera le point de départ d’une réflexion pluridisciplinaire et transnationale autour de la question de l’école au défi de la pluralité ethno-religieuse de nos sociétés.
L’assassinat a été perpétré le 16 octobre, veille des congés de Toussaint, par un jeune Tchétchène de 18 ans, habitant la France depuis plus de dix ans, qui n’avait pas été élève de ce collège. Il avait été alerté par les protestations d’un père d’élève sur les réseaux sociaux, après une séance d’ « enseignement moral et civique » en classe de 4e (élèves de 13 ans), où le professeur avait montré une caricature obscène du prophète de l’islam, à l’appui d’un cours sur la liberté d’expression. Le jeune assassin a été abattu par les policiers. L’enquête a montré qu’un différend régnait parmi les professeurs au sujet des options du professeur. Précision : le collège en question est situé dans une zone résidentielle, et non dans une zone populaire paupérisée.
L’assassinat a suscité une immense émotion dans le pays, il a été présenté comme une attaque des « islamistes » contre l’École et sa mission. La réponse gouvernementale a été immédiate : nouvelles décisions sécuritaires à l’encontre des organisations islamiques françaises, et demande de « re-laïcisation » de l’École (le terme n’est pas du ministre, mais du comité Laïcité République).
Face à la réponse largement sécuritaire et stigmatisante du politique, il est nécessaire et urgent de pouvoir désaxer le débat en le resituant dans un cadre scientifique, et le RIED doit pouvoir être un de ces espaces de débat.